Une jeune fille dans le solitaire jardin [Tigra&Zero]

Je suis au parc. C'est désert. Je ne sais pas pourquoi. Ni vraiment pour l'un, ni pour l'autre. Mais ce sont des faits. J'ai l'impression d'avoir été appelée ici, mais je ne vois personne. La personne qui m'a appelée va donc finir par venir. Je m'assois sur un banc, et j'attends.

Tout est immobile. Comme un instant coupé de son temps. Comme une peinture. "La petite fille du parc", m'avait un jour dit Treize, "ça le ferait trop ! T'as de l'avenir en tant que modèle dis donc !". Je pense que cela doit être vrai. Je me conforme à mon environnement. Celui-ci ne bouge guère. De temps en temps, je frissonne pour suivre les frissons des arbres ...

Le parc est très silencieux. Tellement silencieux que j'entends les paroles d'une jeune fille hors du parc.

"Elle est mignonne ! Qu'est-ce qu'elle fait toute seule ?"

"Bah, c'est pas grave, on s'en fiche. C'est pas la nôtre."

Le couple s'éloigne encore plus, je ne les entends plus. Je ne les ai pas regardés. J'attends seulement.

Quelqu'un approche enfin. Je ne regarde pas. Je continue à regarder devant moi. A scruter le vague. Si c'est un passant, il continuera son chemin. S'il est un Maître temporaire, alors il s'arrêtera. C'est ainsi que vont les choses.

Il s'est arrêté.

Il s'assoit sur le même banc que moi. Il doit être soit timide, soit respectueux des petites filles, car il ne m'adresse pas la parole. Pourtant, il m'a vue. Je ne vois plus de raison de ne rien faire. Je me lève, vient me placer devant lui, et lui dit, les mains croisées derrière mon dos :

"Bonjour, Maître. Que puis-je faire pour vous ?"

J'ai brisé le silence. Cela n'est pas grave. Je regarde cette fois mon Maître temporaire. Il a des cheveux courts et gris, ainsi que des yeux d'un violet sombre. Je ne vois rien d'autre de remarquable. Je continue à le regarder dans les yeux.

Plus aucun bruit ne se fait entendre. J'attends désormais la réponse de mon Maître temporaire. Je me demande quelle sera.

*pfff...*
Une journée de plus, encore une journée de plus à vagabonder sans trouver quelque chose à faire, ces derniers temps, peu de démons et d'esprits malins se balade tranquillement en semant derrière eux le mal. La jeune demoiselle se demandait si cela était normal tout en avancant dans le parc, sans passer par le chamin, elle n'aimait pas voir les gens marcher à coté d'elle, ceci l'agacait réèlement. De plus, on dit toujours le calme avant la tempête...

Elle marchait donc à travers les nombreux buissons verts, un pas après l'autre, sans faire de bruit. Elle laissait libre cours à son imagination lorsqu'elle regardait vers le ciel, les nuages qui cachaient le ciel bleu clair aujourd'hui semblaient être faits de coton, et dessiner des animaux un peu plus qu'imaginaires, mais maintenant plus rien ne surprenait la jeune fille aux longs cheveux noirs.

Après avoir respiré l'air frais du parc, elle continua sa route, soupirant à chaque minutes de cette lassitude un peu trop belle. Mais tout à coup elle s'arreta nette, près d'elle de l'autre coté des buissons, un banc, rien de plus simple, ce banc, mais ce qui était étrange c'était une jeune demoiselle, assise dessus, qui ne bougeait pas d'un pouce. Vint alors un garçon, après que les passants disparaissaient un par un. Il avait un visage fin, et s'assit à coté de la petite.

Tigra s'assit par terre en posant sa tête sur l'ecorce d'un arbre à ses cotés, elle écouta la conversation qui suivit. Elle s'etona réèlment des mots prononcés.
"Bonjour, Maître. Que puis-je faire pour vous ?"
Maitre? elle se demanda si ils se connaisaient mais vu leur comportement, non...
La discussion l'interessait beaucoup plus maintenant. Elle voulait en entendre plus.

Il me demande pourquoi je l'appelle "Maître". Je pense que ce n'est pas la meilleure question. Je suis tenue de lui répondre, et dit, sans cesser de le regarder d'un regard que je sais cristallin :

"Vous êtes mon Maître. Donc je vous appelle Maître. Tout comme j'appellerais Maîtresse la personne qui se cache près d'ici."

Je ne comprends pas pourquoi elle se cache, d'ailleurs. Je n'ai aucune intention de lui faire du mal ... Mais elle ne peut pas le savoir. C'est vrai. Je me retourne un instant pour planter mes yeux là où se cache ma Maîtresse. Quelques secondes s'écoulent. Je ne dis rien. Si elle a décidé de se cacher, c'est son choix, je n'ai rien à y redire. Je me tourne à nouveau vers mon Maître.

"Je m'appelle Ai. Désirez-vous quelque chose ?"

Je répète ma question. C'est ce qui est le plus important ; mon identité n'intéresse personne, ce n'est pas important ... Je me demande pourquoi cela semble choquer mon Maître temporaire. Il n'y a pourtant rien d'étrange à ce qu'une servante serve.

Je décide d'aider mon Maître dans la recherche précise de ses métaphores, et réponds :

"Une minute et vingt-cinq secondes, Maître."

Je crois qu'il désire savoir pourquoi je le considère comme mon Maître. Il me semble avoir déjà répondu à une telle question, il y a peu de temps. Je réfléchis un ou deux instants.

"Je reconnais tous les êtres humains comme mes Maîtres. Je suis née ainsi."

Quoique ... Non, en fait. Je dois me corriger.

"Sauf un. Enfin, une."

La demoiselle cachée ne se décide pas à sortir. Elle profite peut-être du soleil ?

"Vous ne m'avez pas répondue, Maître."

Zero n'insista pas. Si cette petite fille étrange voulait l'appeler ainsi, au fond, qu'importe. Cela ne le dérangeait pas plus que cela après tout.
Ce qui l'agaçait fortement par contre, c'était cette autre femme qui restait cachée. Il était pourtant évident qu'elle avait entendu ce qu'ils racontaient et elle aurait du, normalement, se montrer. Qu'elle puisse continuer de les observer mettait Zero mal à l'aise, lui qui détestait qu'on le regarde de trop près.
Qui sait ce que l'on pourrait deviner à propos de sa nature rien qu'en le regardant ?
N'y tenant plus, Zero se leva lentement, dépassant largement la fillette. Il fit glisser sa main sur sa tête, comme pour lui indiquer de rester ici et de l'attendre, et se dirigea d'un pas décidé vers les buissons.
Il les écarta sans ménagement, dévoilant à ses yeux la jeune fille aux cheveux corbeau qui paraissait au bord du sommeil.

"On t'a jamais dit que les gens n'aiment pas qu'on les espionne ?" lâcha-t-il avec mauvaise humeur et une once de colère.

Un bruit parvint aux oreilles de Tigra, ceux de buissons secoués, ou poussés pour laisser le passage libre et y penetrer. La jeune fille entrouvit un oeil avant de le refermer rapidement, elle était fatiguée. Elle soupira avant de se redresser et de reouvrir les yeux, d'un beau noir intense. Pour regarder l'arrivant qui paraissait, qui était plutôt en colère. Elle le détailla d'un seul regard, avant de soupirer de nouveau.
Elle se leva alors, frottant sur son long kimono noir aux teintes bleutée aux effets du soleil à travers les feuillages verdoyants des grands arbres qui les entouraient.
Il gromela alors:
" On t'a jamais dit que les gens n'aiment pas qu'on les espionne ?"

Rien ne se passa, ellele regardait toujours, puis elle lui répondit , chose qui n'était pas dans ses habitudes d'êtres aussi peu polie, mais elle dit:

" Vous devriez vous présentez, avant toute chose. De plus je n'écoute pas aux portes, c'est un pur hasard, j'en suis désolée"
Sur un ton assez vrai,qui cachait bien des moqueries, mais la jeune fille savait parfaitement ce qu'elle faisait et le faisait parfaitement, mais une teinte d'ennui, s'y mellait tout de même. Le jeune homme qui était apparu lui semblait pourtant intriguant pour ne pas dire effrayant, son aura, bien cachée par elle ne savait quoi dissimulait quelque chose qui pouvait effrayer des gens tout à fait normaux.

La jeune fille le toisa avec dédain, ce qui agaça profondément Zero. Il avait recherché la compagnie humaine pour combler sa solitude et son besoin d'humanité, et non pas pour être regarder avec autant de mépris.
Quand elle lui fit remarquer qu'il ne s'était pas présenté, Zero faillit laisser échapper un rire.
Non mais pour qui se prenait-elle cette fouineuse ? Déjà qu'elle écoutait sans se gêner leur conversation, mais en plus de cela c'était à lui de se présenter ? Elle était vraiment culottée.
Elle ajouta qu'elle écoutait par erreur, et cela calma un peu le jeune homme. Si elle sommeillait vraiment, on pouvait pas vraiment lui en vouloir. Mais ce ton exaspéré et supérieur...
Il ne pouvait pas le laisser passer.

"Oh ma chère, je vous prie de m'excuser, je suis d'une impolitesse !" s'exclama-t-il en exagérant le côté snobinard qu'il n'avait pas apprécié dans son ton "Il est vrai que j'aurais du vous donner mon humble patronyme avant de vous demander pourquoi vous écoutiez une conversation qui ne vous concerne pas. Mon nom est -oh, je ne peux vous le dire, il écorcherait vos oreilles si baladeuses"

Il fit un geste hautain de la main et dessina sur ses lèvres un sourire tout bonnement méprisable. Réflexion faite, il était plutôt amusant de faire tourner une inconnue en bourrique.

La jeune fille s'était levé, le garçon semblait se moquer d'elle avec l'ironnie pour complice. Il semblait amusé de voir se dérouler le spectacle de cette manière-là. Elle sourit, elle n'en avait strictement rien à faire, et contrairement à d'habitude ou elle se comortait en quelqu'un de polie, elle passa à coté de lui sans le regarder, et sans se retourner après coup, comme si il n'existait absolument pas du tout.

Elle sortie alors des buissons. Puis, elle regarda la jeune fille qui lui faisait face, apparement elle n'était pas comme les autres petites filles de son âge. Tigra repris ses esprits et ses habitudes qu'elle avait envers les plus jeunes qu'elle, et dès qu'elle l'avait aperçu elle avait sourit.

Elle s'approcha alors de celle ci et lui sourit.
Elle ne put s'empecher de penser qu'elle était vraiment trop adorable.

Mes deux Maîtres temporaires parlent en langage ironique, je crois. Aucun d'eux ne se présente, au final. Je reste là où on m'a demandé de rester. Je en fais qu'observer et écouter. Mon Maître masculin jette à ma Maîtresse féminine un sourire de mépris, que celle-ci ne voit pas. Elle se détourne de lui, et vient vers moi. Elle me sourit. Je pense que c'est à cause de mon jeune âge. Ou peut-être est-elle comme cela avec tous, sauf ceux qui se moquent d'elle. Je ne sais pas.

Sans bouger, je demande :

"Puis-je faire quelque chose pour vous ?"

Mais mon Maître masculin n'est peut-être pas de cet avis. Cela pourrait le vexer. Je me tourne vers lui et ajoute calmement :

"A moins que cela ne vous dérange, bien sûr, Maître."

Zero restait près de buissons, estomaqué et furieux. Non mais pour qui elle se prenait cette mégère ?!

"Hey, tu pourrais au moins faire comme si tu m'avais écouté !" lui cria-t-il, mais elle ne sembla pas plus l'entendre.

Furibond, il se rapprocha à grands pas, marmonnant des injures. Encore une Miss Je-suis-mieux-que-tout-le-monde qui le dédaignait comme s'il était un moins que rien. Quelle prétention, quelle vantardise !

La petite fille avec qui il discutait précédemment lui parla, puis se tournant vers Zero, lui demanda si cela le dérangeait qu'elle fasse quelque chose pour la mégère.

"Un peu que ça me dérange !" s'entendit-il dire avec colère "Cette fille est une véritable peste !" Puis, se tournant vers la peste en question : "Non mais de quel droit tu m'ignores comme ça hein ? Tu te crois mieux que moi, pas vrai ? Ca se voit à ton regard hautain."

Mes deux Maîtres temporaires ne sont pas d'accord. C'est, dommage. La jeune femme me dit qu'elle me demandera si elle a besoin de moi, mais le jeune homme ne veut pas. Je ne sais qui écouter. Treize m'a dit, un jour, "écoute celui qu't'aimes le plus !", mais j'ai peur de ne pas tout à fait comprendre ses paroles. Je pense qu'il n'est guère poli de se cacher. Seulement, je n'ai pas à porter de jugement sur les actes de mes Maîtres. J'espère, que personne ne se vexera trop.

Je me tourne vers ma Maîtresse et lui dit :

"Je pense que ce sera impossible, je suis désolée, comme mon Maître ici présent ne le veut pas. Oui, c'est bien "Ai"."

Je pense que mes actes sont proches de ce que Treize voulait dire. Une sorte de métaphore pour "choisir son camp", sans doute.

Aucune des personnes présentes ne s'est encore présentée. A part moi. Mais ce n'est pas nécessaire. Je peux toujours les appeler "Maîtres". Je crains que la situation s'aggrave entre eux. Je me place à côté de mon Maître, et j'attends. J'espère, qu'il ne se passera rien de grave.

Zero enrageait, le visage cramoisi et le regard dur et haineux. Mais elle continuait de se moquer de lui cette imbécile ? Et elle n'avait toujours pas répondu à sa question, c'était vraiment à se demander de quel droit le traitait-elle d'impoli !
Zero grommelait dans sa barbe tandis que la jeune fille, se désintéressant à nouveau de lui, se tournait vers Ai.

Mais, à sa plus grande satisfaction, la petite fille déclina sa proposition et vint le rejoindre, se plaçant à ses côtés et affichant clairement son camp.

Zero partit d'un grand éclat de rire victorieux tout en pointant la peste du doigt.

"Mwahaha, te voilà punie de ton snobisme et de ton ignorance !" déclama-t-il avec des yeux brillants de triomphe "Même une petite fille te rembarre ! Alors maintenant t'es gentille, tu t'excuses platement de m'avoir considéré avec autant de dédain et de t'être payé ma tête alors que tu ne m'es en rien supérieure."

Le jeune homme ne comptait pas en démordre. Il avait horreur qu'on le ridiculise, et ce n'est pas aujourd'hui qu'il laisserait une pimbêche le tourner en dérision.

La petite demoiselle s'était rengée aux cotés du grand véxé mais elle n'y fit pas plus attention, tant mieux, pensa-t-elle, au moins elle aura un maître digne de ce nom...
Il cria presque, il semblait très content même, il enragea sur la jeune fille qui ne répondit rien et même, tandis que le jeune homme parlait, Tigra s'était retournée et avait fait quelque pas. Elle tourna la tête puis se tourna en entier en direction du garçon, puis très lentement dans une parole plate et sans aucune émotion elle dit en le saluant:

"Excusez moi d'avoir été impolie"

Pourtant, malgrés les apparences, elle l'était un peu,désolée, elle n'avait pas l'habitude qu'on lui dise des choses qu'on lui reprochait, pourtant cette fois ci, c'était tout de même exact, et son comportement qu'elle venait d'"analiser" lui semblait honteux et elle venait tout juste de le remarquer. Pourtant elle ne s'était jamais conduit ainsi...étrnge, pourquoi aujourd'hui, son comportement avait changé, elle ne savait pas elle n'en savait rien, rien du tout...
Elle se redressa, puis regarda le jeune homme, détourna sn regard sur la jeune fille. C'est vrai qu'ils étaient mignons tous les deux, on aurait dit un frère et une soeur...