Cela faisait plusieurs jours que Toshiro s'était installé à la Maison d'Hébergement, mais il n'avait pas recroisé Tigra. Il avait espéré la revoir mais quand il s'était rendu à sa chambre, personne n'avait répondu. Il était alors descendu vers le Territoire du Sud en pensant aller boire un coup au bar, mais finalement il avait préféré passer par l'Ilot blanc. Cet endroit était... un autre monde, vraiment, lorsqu'il s'y rendait il avait l'impression d'avoir traversé une dimension pour se retrouver dans une univers de pureté et de blancheur. Le sol ne se différenciait pas du ciel, quasiment tout le temps recouvert d'un dôme de nuages blancs lumineux. La glace et la neige reflétaient et diffusaient cette lumière partout autour d'elles. Un des lieux les plus agréables pour Toshiro sur lequel, au contraire des glaces éternelles ou il y avait un froid mordant accompagné d'un vent violent (même si cela ne dérangeait pas le jeune garçon depuis qu'il connaissait un des huit enfers de glace), régnait un froid intense, supportable et agréable pour le jeune ex-capitaine. Ce froid lui donnait la sensation d'être vivant, la sensation le faisait exister. Il avait froid, très froid, et la chair de poule se voyait sur ses bras, mais il aimait ce froid. Ce froid, cette tranquillité, cette pureté, cette lumière, ce blanc...
Il marchait sans réfléchir, il y avait un vide en lui, un calme qui le faisait avancer tranquillement. Il tenait du bout des doigts ses chaussures par les lanières d'une main, et son autre main, libre, semblait caresser l'air comme s'il tentait de saisir ou de toucher quelque chose d'immatériel, d'insaisissable... Il s'arrêta et tourna son visage vers le ciel lorsqu'il vit la neige tomber lentement. La temps n'existait plus, il ne savait même pas depuis combien de temps il marchait. Il n'avait besoin de rien, ne ressentait rien d'autre que le froid et cette agréable sensation de plénitude. Il pensa à Hyorinmaru, qui lui aussi aimait beaucoup la neige. Enfin, le dire comme cela était un euphémisme. Le grand dragon l'aimait autant que Toshiro, mais il y avait autre chose qui n'était pas du domaine de la compréhension humaine, dont Hitsugaya ne pouvait pas saisir le sens. Affectueusement, il porta la main au haut de son dos, jusqu'au manche de son zanpakuto et le tira de son fourreau. Il connaissait par cœur la distance de sa main jusqu'à lui et le dressa devant ses yeux : il était si beau... Il releva ensuite les yeux droit devant lui et laissa retomber son bras, faisant glisser la lame de son katana dans la neige. Il continua ensuite sa promenade, laissant à côté de lui un troisième sillon fin et léger que recouvrait ensuite la neige qui tombait.
Au bout d'un moment qu'il marchait, toujours sans savoir où ni combien de temps, il vit au loin une silhouette féminine. Ses longs cheveux noirs de jais la faisait ressortir du blanc dans lequel on aurait pu la confondre. Cette présence rappelait d'ailleurs à Toshiro quelqu'un de connue, mais il n'y croyait pas trop car il ne comprenait pas ce que tigra aurait pu faire ici. Sauf si elle était un peu comme lui... Grâce à son shunpo, il fut à quelques mètres d'elle en une fraction de secondes.
Tigra ? S'étonna-t-il en découvrant que c'était finalement bien elle, Qu'est-ce que tu fais ici ? Je comprend pourquoi je ne te trouvais pas dans ta chambre. On en est loin d'ailleurs... Comment vas-tu rentrer ?
Peut être qu'elle aussi connaissait et utilisait des techniques de déplacements. Serait-elle équivalente aux shinigamis d'où il venait ? Après tout, il parait que depuis que les continents -semblables à des mondes différents- s'étaient assemblés, toutes sortes de personnes douées de talents divers, rares et variés se côtoyaient. Avant de voyager, Toshiro n'y aurait pas cru, mais depuis quelques temps il se sentait envahi par une grande curiosité de "connaitre" et "rencontrer" et il était prêt à croire à presque tout.